Notre voyage touche bientôt à sa fin mais impossible de passer à côté des chutes du Niagara qui relient le lac Érié au lac Ontario. Nous choisissons de partir à 7h30 en bus pour arriver vers 9h. On espère éviter les hordes de touristes. À notre arrivée, nous sommes étonnés de voir deux chutes d’eau : celle très connue appelée chutes du fer à cheval et l’autre, que nous ne connaissions pas, nommée chutes du voile de la mariée.
Notre pari est gagnant. À cette heure, il n’y a personne. Nous nous promenons le long de la promenade qui donne différents points de vue. C’est magnifique !
De nombreux Canadiens nous avaient avertis du côté un peu Las Vegas de l’endroit. Effectivement, si on tourne la tête, on observe de nombreux hôtels, des casinos, des bars… Mais cela ne gâche pas la vue.
Les touristes arrivent mais ce n’est pas la foule des grands jours.
Pendant notre pause pique-nique, Lucas dessine les chutes depuis un point de vue qu’il avait repéré depuis notre arrivée. Des passants le félicitent pour son talent.
Nous repartons en début d’après-midi et en arrivant à Toronto, nous décidons d’aller voir un monument iconique : la CN Tower.
À 346 mètres de haut, la vue nous permet d’embrasser la ville mais aussi le lac Ontario.
La journée se termine en terrasse avec vue sur la tour.
C’est dimanche. J’ai eu la bonne surprise de découvrir que le chapitre torontois des urban sketcheurs avait prévu un événement. Et de plus cet événement est prévu à la gare de Union station, comme pour couronner notre périple sur rail. Je laisse donc Céline à Dufferin tandis que je me lève tôt pour rejoindre cette joyeuse bande de dessinateurs.
Lorsque j’arrive je suis leurré par un groupe de photographe qui ont décidé de faire une activité similaire mais en photo et au même point de départ. Heureusement un sketcheur est quelques pas plus loin et je m’agrippe à lui en attendant l’arrivée d’autres habitués du groupe. L’organisatrice Sonali donne les instructions habituelles: il y a pas de règles, pas de médium imposé, pas de stress, on sketche sur place et on se fait plaisir. Le groupe se disperse et prend possession de la gare, carnet, pinceaux et palettes chargés. Quelques téméraires, dont moi, vont affronter l’intempérie principale: la température.
J’avais en arrivant repéré un spot intéressant qui met en évidence le fronton de la gare avec une horloge noire en premier plan et la CN tower en fond. Je déploie mon petit banc trépied (merci Jean et Christine) et m’installe.
Le soleil m’épaule pendant quelques temps, mais dès qu’il ne m’apporte plus son soutien, la position est dure à tenir. Je ne pourrais pas dire que c’est uniquement le froid, uniquement les perturbations de la faune garière ou aussi le fait que c’est sympa de voir et discuter avec du monde, mais je bats en retraite à l’intérieur et trouve une place assise plus au chaud et plus sociale. Je raconte ainsi notre voyage à plusieurs membres qui sont tous sympathiques, enchantés et cordiaux.
Je finis la matinée entre une torontoise mexicaine, et un montréalais local. J’y complète ma page du sketchbook avec des dessins de voyageurs.
Une dernière anecdote avant d’aller manger. Vous voyez l’homme barbu en haut du dessin, oui celui avec le bonnet. Au début il est passé rapidement au guichet et je n’ai pas eu le temps de le dessiner entièrement. Lorsque j’ai commencé à faire travailler ma mémoire et mon imagination pour compléter son portrait, je me suis rendu compte qu’il venait s’installer juste à coté de moi (à la place de Stephie la mexicaine) pour charger son téléphone. J’ai donc entamé la discussion, et il était très intéressé par l’apprentissage du dessin notamment d’arbres. J’ai donc improvisé un cours de dessin à partir de photos de son téléphone.
Le temps d’attendre Céline qui me rejoint, et de dire au revoir à Diana, et aux autres sketchers (pas tous, il y avait une cinquantaine de personnes de toutes qualités) et nous allons manger en nous avançant prudemment dans un food court du PATH. Sans aller trop loin pour ne pas perdre le chemin jusqu’à la gare.
L’après midi nous retournons au centre Eaton pour faire quelques achats dont je ne dirais rien. Nous retournons aussi nous promener par devers le Time square local, où nous observons un ours polaire fabriqué à partir de déchets plastiques.
Aujourd’hui, nous avons rendez-vous avec Janice, bénévole chez les Greeters. Nous nous retrouvons dans un café et commençons notre visite par les bâtiments du musée royal de l’Ontario, de l’Université, le quartier des hôpitaux puis faisons un arrêt à la mairie de Toronto.
Notre balade se poursuit vers le “Time Square” local. Nous terminons à St Lawrence Hall pour le dîner. Nous avons passé un excellent moment, Janice étant une vraie torontoise (elle a vécu toute sa vie ici). Elle a cependant “travaillé” et découvert des informations pour préparer notre visite.
Nous rentrons quelques heures à l’appartement pour repartir dans le quartier de la distillerie : au programme, une visite guidée sur les fantômes de nuit!
Situé dans l’est du centre-ville, cet espace piétonnier recèle une architecture industrielle du 19e siècle parmi les mieux préservées en Amérique. Construite dans les années 1830, cette distillerie était jadis la plus importante productrice de whisky au monde.
La visite se fait en petit comité : nous sommes six . Nous parcourons le quartier et les histoires de fantômes sont prétexte à mieux connaître l’histoire de la distillerie.
Cette première journée à Toronto nous a permis de prendre le pouls de la ville. Il est temps de rentrer à la maison. 5h de visite en anglais…. Mon cerveau est fatigué.
La nuit ayant été très courte, la journée est plutôt calme. Nous quittons le Manitoba pour entrer dans la province de l’Ontario. L’eau est omniprésente tout le long du chemin : des rivières longeant la voie ferrée succèdent à des lacs encore gelés. Quelques habitations isolées montrent que des humains habitent loin de toute civilisation.
Les repas sont toujours plaisants. Nous partageons, à chaque repas, la table avec deux autres personnes. Les employés qui s’occupent du service se débrouillent pour que cela soit à chaque fois des personnes différentes. Nous rencontrons, entre autre, une femme allemande qui fait le voyage seule et qui parle anglais comme moi 😉
La route continue inlassablement.
Lucas poursuit son reportage en dessin.
La journée se termine assez tôt : nous allons essayer de rattraper quelques heures de sommeil… mais avant, il faut avancer notre montre d’une heure. On change de fuseau horaire pendant la nuit.
C’est notre dernier jour dans le train. Nous devions rattraper quelques heures de retard pendant la nuit. Malheureusement ce matin, on nous annonce que nous avons encore 9h de retard. On peut espérer une arrivée vers 21h au lieu de 14h30.
Cette fois-ci, les lacs ne sont plus gelés mais le printemps semble encore loin. Arrêt à Capréol avant le repas de midi. Nous devons repartir rapidement avant un train de marchandises. Ceux-ci sont très longs : j’ai compté 172 wagons pour l’un d’entre eux. Si on est derrière, on doit s’adapter à leur vitesse.
On remonte dans le train et c’est reparti.
Vers 17h, on nous annonce une arrivée vers 21h. Les dernières heures sont un peu longues mais nous sommes heureux d’avoir traversé le Canada en train.
Aujourd’hui est un jour de transition : nous prenons le train à 23h30 pour Toronto.
La matinée se passe tranquillement avec la constitution d’un petit bagage pour les 2 jours dans le train. Normalement, nous devions quitter l’appartement à 11h mais les propriétaires nous autorisent à rester jusqu’à 15h. Sachant que l’enregistrement des bagages commencent à 17h, nous nous installons 2h dans un café pour rédiger l’article précédent.
Au moment de l’enregistrement des bagages, l’employé nous annonce que le train à 9h de retard… J’ai cru pendant quelques secondes à une blague… mais non ! Nous allons passé la nuit à la gare. Heureusement celle-ci reste ouverte pour les passagers naufragé comme nous.
En attendant, nous décidons de retourner au Forks pour que Lucas dessine le musée des droits de la personne. Achat d’un livre (en anglais 😳), de quelques denrées alimentaires en prévision de la nuit. Une pizza dans le ventre, nous retournons à 21h à la gare toute proche. Nous installons notre camp de base pour la nuit.
Une application donne en temps réel le retard du train. Rapidement, j’abandonne ce suivi… Le sommeil arrive pour moi. Je réussis à alterner des phases de sommeil avec des phases de réveil. Lucas dort beaucoup moins. L’endroit est sécuritaire : une employée de Viarail et un agent de sécurité veillent sur nous. De plus, un employé a eu la délicate attention d’éteindre les lumières de notre côté.
À 6h du matin, le train arrive mais on doit attendre 7h40 pour embarquer. Heureusement, notre cabine est prête et Lucas commence sa vraie nuit.
Voici le panneau d’affichage du train… on est loin de la SNCF 😂
Avant notre arrêt à Winnipeg, nous avons eu quelques remarques nous expliquant que Winnipeg était la ville la plus dangereuse du Canada, qu’il n’y avait rien à faire… À vous de vous faire votre avis !
Nous avons commencé notre séjour par quelques courses à l’épicerie du quartier puis nous sommes dirigés vers the Forks, confluence de la rivière Rouge avec la rivière Assiniboine située dans le centre historique de la ville. Ce lieu d’échange est fréquenté par les premières nations depuis des milliers d’années. La balade est agréable mais les arbres sont encore en hiver… aucune feuille, aucun bourgeon visible. Des sculptures d’inspiration mythologique agrémentent le parc.
Le marché est très vivant : des restaurants, des magasins avec un accent mis sur les communautés autochtones.
Nous poursuivons notre visite par le quartier St Boniface, quartier francophone de Winnipeg. Nous observons la façade de la cathédrale qui a entièrement brûlée en 1968 laissant intacte que celle-ci et quelques autres bâtiments historiques.
Avant de rentrer à la maison, nous faisons un arrêt au marché pour manger quelques mini donut 😆 La journée se termine par un film sur Netflix.
Le lendemain, nous décidons d’explorer la cuisine Autochtone. Quand on demande à un Canadien de nous citer un plat typique, les réponses sont souvent évasives… poutines, tourtières. À Winnipeg, il y a plusieurs restaurants tenus par des personnes autochtones. Celui où nous mangeons nous a été conseillé par deux personnes dans le train.
Bison sur bannock (pain des Autochtones) … On est pas déçu. Et si c’était cela la véritable cuisine canadienne.
Nous poursuivons notre journée en direction du musée des droits de la personne, recommandé par toutes les personnes connaissant Winnipeg. Ouvert depuis 2014, il met en avant de manière positive les gains sur l’égalité obtenue principalement au Canada. L’exposition temporaire “Haut et fort : Musique, résistance et changement” met en avant des musiques revendicatives et nous avons découvert quelques chansons censurées en Amérique du Nord, la dernière datant de 2015.
18h : on part au match. La patinoire est proche de chez nous. Nous nous rendons rapidement compte que nous ne faisons pas couleur locale : il nous manque les maillots. Ici à vue de nez, 9 personnes sur 10 portent un maillot des Jets de Winnipeg. Go jets go! On achète 10 billets de 50-50. Liselotte vous expliquera en commentaire ce que c’est 😉 Évidemment, la diététique n’est pas invitée au match… burger, hot-dog, pizza, chicken nuggets, bière, boissons sucrées sont vendus tout autour de la patinoire.
La journée commence par un bon petit-déjeuner. Plusieurs choix s’offrent à nous. Aujourd’hui on choisit le transcontinental.
La journée est plus monotone qu’hier. Nous traversons les plaines canadiennes et passons dans la province de Saskatchewan. Nous avons le temps d’observer de grandes fermes qui ont des installations le long de la voie ferrée pour pouvoir remplir directement les containers. On a oublié de prendre une photo !
On nous annonce, dans le train, d’avancer notre montre d’une heure : changement de fuseau horaire. Une première pour nous !
Lucas se renseigne sur ce qu’il y a à visiter à Winnipeg. Deux hommes nous assurent qu’il faut aller voir un match de hockey. On prend les billets. Ce sera les Jets de Winnipeg contre les Kraken de Seattle. Un arrêt rapide à Saskatoon et nous continuons notre périple. La journée se poursuit avec toujours les mêmes paysages.
Un autre arrêt de 30 min à Melville. Lucas en profite pour dessiner le wagon de queue.
Notre journée se termine comme elle a commencé… avec des pairies mais des oies polaires et des bernaches viennent enjoliver le payasage.
Nous arrivons à Winnipeg à 21h avec une heure d’avance alors que nous avions 4h de retard la veille à Edmonton.
La nuit à bord du train n’est pas très confortable. En effet, contrairement aux trains européens, celui-ci accélère, ralentit, s’arrête de manière assez brutal. En revanche, le levé du soleil est magnifique.
Aujourd’hui nous traversons les Rocheuses canadiennes sous un magnifique soleil. Rapidement j’observe un pygargue à tête blanche. La journée commence bien !
Nous traversons quelques villages très isolés.
Arrêt d’une heure à Jasper, village de la province de l’Alberta. Son parc national fait partie du site du patrimoine mondial des Rocheuses canadiennes de l’UNESCO. La plupart des voyageurs descendent pour prendre l’air, profiter du soleil et de la vue.
Sur les conseils d’un voyageur ayant déjà fait plusieurs fois le parcours, nous nous installons à l’arrière du train pour pouvoir voir les 2 cotés. À droite, nous devrions apercevoir quelques animaux et à gauche, un merveilleux paysages. Nous observons effectivement 3 petits caribous et 2 mouflons… aucun ours. Pour le paysage, je vous laisse admirer.
Nous quittons les Rocheuses 🥲
Ayant pris beaucoup de retard à cause des nombreux trains de marchandises, la journée se termine dans un train qui accélère et qui tangue. Pendant le repas, nous observons un orignal et son petit.
Notre rituel d’emmener Timéo à l’école se poursuit. De retour à la maison, nous préparons nos sacs. Les cabines du train étant petites, nous aurons un sac à dos chacun. La matinée passe vite et nous décidons d’aller pique-niquer au bord de l’océan, le soleil étant revenu.
Départ pour la gare. Le chemin à pied est plus long que prévu… On avait mal regardé le chemin… l’arrêt de bus est sur la 4ème avenue et non sur la 9ème. Arrivés à la gare, nous enregistrons nos bagages comme à l’aéroport, entourés d’employés tous français. Nous devons, à notre tour, nous enregistrer et embarquons rapidement dans le train. On voit que les nord-américains prennent peu le train. La gare est toute petite par rapport à la taille de Vancouver.
Nous découvrons notre cabine : une salle de bain privée et un canapé d’angle qui se transforme en lit pour la nuit. Nous avons les mêmes yeux que les enfants le jour de Noël.
Rapidement, Madison, une employée, nous explique le fonctionnement, les horaires des repas 😁 et nous lui demandons où se situe la voiture dôme. Elle nous y conduit et nous amène un mimosa, une boisson très en vogue ici, composé d’un mousseux ajouté d’un jus d’orange. C’est pas super bon !
Le départ a lieu à 15h comme prévu mais rapidement nous nous arrêtons… les trains de marchandises ont la priorité. La fin de journée se termine avec l’observation du paysage dans la voiture dôme et un excellent souper composé d’amuser-bouche au saumon, une soupe aux champignons, un carré d’agneau et un morceau de gâteau. Nous terminons la journée en observant le ciel parsemé d’étoiles visibles depuis notre lit.
J’amène Timéo à l’école sous un ciel gris et pluvieux.
La matinée consiste à répondre à des courriels, réserver l’avion de retour, l’aéronavette, lancer des lessives et le sèche-linge… qui est très lent. Nous décidons d’aller au pub pour un fish and chips. Le temps n’allant pas en s’arrangeant, nous rentrons à la maison.
Quand on ne fait rien, le temps passe vite… il est l’heure d’aller chercher Timéo à la garderie !