Street Food

Hier soir, nous nous sommes déplacés à l’institut français où une soirée Street Food était organisée dans les jardins.

Le Sénégal jouant contre l’Algérie lors de la CAN, nous sommes partis pendant le match en espérant que tout le monde regarderait celui-ci. Bien vu : les routes étaient presque désertes et à notre arrivée au Plateau (quartier de Dakar), des grappes d’hommes regardaient la rencontre sur le trottoir quand une télévision dans un magasin la diffusait.

Nous avons suivi la fin de la rencontre au Bideew (restaurant de l’institut) au milieu de supporters enthousiastes puis déçus par le résultat (Sénégal – Algérie :  0 – 1).

La soirée doit débuter à 19h mais commençant à connaitre les habitudes du pays, nous décidons de nous attabler pour boire un apéro. Encore une fois, notre instinct fut bon. Après le 1er verre bu, le chef cuistot, responsable de la soirée, annonce que celle-ci commencera avec « un peu de retard » suite au match. Nous reprenons un 2ème cocktail. Lucas finit le sien avant moi et part en éclaireur.

Un premier tour des jardins lui permet de voir différents stands qui vendent de la nourriture.
Mais comment payer ?
Il faut convertir nos billets d’entrée en petits coupons bleus sur lesquels sont inscrits, à la main, les montants 100 ; 500 et 1000 cfa. Autant dire que convertir 100 en 1000 est très facile mais tout le monde semble honnête.

Nous voici en possession de nos coupons. Le nombre de clients est conséquent et les files s’allongent. Nous décidons de nous séparer. Assez rapidement, j’obtiens une ration d’agneau. Je ne me suis pas inquiétée du nom du plat car j’ai faim. Je retrouve donc Lucas dans la longue file des brochettes et nous partageons ce 1er met.

Malheureusement, il n’y a plus de brochettes. Je reprends la place de Lucas, qui, lui, se déplace dans la file des beignets. Après quelques minutes, des brochettes arrivent et un homme vient vers moi et me demande :  « Tu es là depuis combien de temps ? ». Je lui réponds : « Très longtemps »….
Afin d’éviter qu’il ne me passe devant.
Il tient un gobelet et me dit « Goûte ça ». Ni une, ni deux, je bois un gorgée du liquide sans avoir aucune idée de ce qu’il contenait. Il me demande ce que j’ai reconnu et je lui réponds : « la graisse de l’agneau »  (c’est le plat que nous venions de manger ). Il me dit : « c’est ça ! » et là, je crois que j’ai obtenu son respect. Il repart.

Pendant ce temps-là, les brochettes sont cuites mais destinées à des personnes qui était devant moi. Résultat : je suis le bec dans l’eau. La personne devant moi demande s’il en reste. La réponse est vague : « oui là-bas » pour un cuistot et l’autre ne dit pas non mais cela y ressemble. Tout ça en wolof (la traduction est faite par mes voisines). J’attends et j’aperçois Lucas qui attend aussi. Pas sûr que nous mangions beaucoup ce soir.

Soudain, l’homme qui m’avait fait boire sa soupe réapparait et me dit :

  • Tu es encore là ?
  • Oui, je ne sais pas s’il y a encore des brochettes.
  • Faut pas attendre comme ça. Regarde !

Et là, il se met à parler de façon convaincue au cuistot en wolof et à la fin me dit « viens ». Je comprends que les prochaines brochettes ne sont pas prêtes d’être cuites.

Je le suis à un autre stand et lui donne un coupon de 1000 cfa. Et là, j’ai eu une démonstration de comment couper une file de 10 personnes sans que personne ne râle.

Les clients attendent sagement assis autour de la gamelle d’où sortent des brochettes d’agneau. Djibril, le Malien, ne respecte pas du tout cette organisation. Il se plante à côté du chef et lui demande une portion. Quelques personnes disent qu’il faut respecter l’ordre. Il dit qu’il était là avant. Le cuisinier sert les personnes qui avaient déjà payé. Les négociations continuent. Il se retourne et me dit : « ca va pas être facile ». Je lui réponds : « c’est pas grave ! ». Et là, il me dit : « je vais y arriver ! ». Ok, laissons faire et observons.
2 hommes, un Sénégalais et un Français, ne se laissent pas avoir mais finalement, j’obtiens ma portion juste après eux. Incroyable ! Je remercie Djibril à qui je donne un morceau de mouton et repars toute heureuse vers Lucas pour partager ce plat obtenu de haute lutte.

Pendant tout de temps de la négociation, je me suis un peu « cachée » pour ne pas me faire rabrouer et observer la technique.

Dernière queue : les beignets dougou qui semblent eux aussi arrivés sur leur fin. Nous discutons avec nos voisines, qui réduisent les quantités demandées, pour partager avec le maximum de gens. Nous obtenons nos beignets dans les derniers car la pate est épuisée.
Nous dégustons notre dessert avec gourmandise en nous déplaçant vers la sortie.

C’est à ce moment-là que nous croisons Soizic, prof d’histoire-géo à Abidjan, que je connais grâce à FerMUN lors de la conférence à Genève. Le monde est petit.
Bref, elle envisage une conférence MUN à Abidjan en 2021. Pourquoi pas y aller avec le lycée de Dakar ? Inshallah !

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